Editorial de Jean Luc HAU

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Refonder l’Économie après la crise du Coronavirus par Jean-Luc Hau président de la commission nationale économie et prospectives au sein du club nouveau Siècle. Longtemps membre de la délégation hauts de France il est aujourd’hui l’animateur du mouvement en Occitanie
le 19 avril 2020

Avant la crise sanitaire puis économique liée à la pandémie mondiale du Coronavirus, des crises successives ont fait prendre conscience à de nombreuses personnalités (chercheurs, politiques, philosophes), qu’il n’était plus possible de poursuivre cette fuite en avant, de rechercher toujours plus de croissance, en utilisant uniquement la loi du marché au détriment de l’Homme et de la Nature.

Cette crise sans précédent depuis 1945 doit nous permettre de réfléchir sur nos sociétés, nos économies, notre rapport à l’Homme, notre rapport à la Nature. Nous devons recentrer nos travaux sur un postulat important : La Finance doit être au service de l’Économie qui doit servir l’Homme et pas l’inverse, comme ces dernières années.

Produire toujours plus, sans prendre compte la réalité de l’écologie, sans comprendre la Nature, sans relation de confiance entre pays, entre les Hommes, sans limiter nos impacts, mais au contraire produire en se souciant de l’Homme, des conséquences de nos actes doit devenir le terreau de la refondation de notre économie.

Depuis 20 ans, la finance a souhaité toujours plus de rentabilité, conduisant notre économie à se délocaliser vers des pays dits à bas coûts. Ces mouvements produisirent des flux financiers non reliés au réel et des flux de marchandises polluant notre atmosphère par leur transport. Cette pression immense sur notre environnement a un prix : L’exploitation de ressources minières de plus en plus intenses partout dans le monde et tout particulièrement en Afrique, en Chine et en Amérique du sud pour assouvir la soif de l’Homme moderne en croissance. Est-ce un progrès ? Est-ce bon pour l’Homme ?

La pollution engendrée conduit inévitablement à des conséquences sanitaires pour la nature et l’être Humain. La pollution atmosphérique en Chine en est un exemple flagrant. Ne parlons pas de l’extraction du lithium en Bolivie pour les batteries de nos téléphones portables, de nos ordinateurs, de nos drones et de nos voitures électriques, ne parlons pas de l’extraction des sables bitumineux au Canada et des métaux rares au fond de certaines mers avec le pillage des nodules polymétalliques.

La productivité touche aussi notre alimentation. La course effrénée aux rendements, aux productions agricoles et bétaillères à des coûts toujours plus bas, conduit à l’utilisation de produits phytosanitaires toujours plus toxiques (pensons au Fipronil pour les abeilles, mais pas que …) à l’utilisation d’antibiotiques en masse dans des élevages toujours plus gros (pensons aux fermes des 1000 vaches), aux complémentations d’alimentation à base de tourteaux de soja transgénique provenant du Brésil où la forêt Amazonienne, poumon de notre planète, ne cesse de disparaître.

Cette crise doit nous permettre de prendre conscience qu’il faut prendre soin de notre Terre et de nos frères humains. Il faut donc repenser l’économie avec plus de circuits courts, plus de productions naturelles, rechercher des moyens de produire en respectant l’environnement et l’Homme (ne pas exposer les travailleurs à des produits cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques).

Cette crise doit nous permettre de repenser notre économie tournée vers l’Homme pour ne laisser personne sur le bord du chemin. Elle doit nous permettre de réfléchir à de nouveaux paradigmes pour repenser l’économie mondiale, en partageant et en ne pillant plus les richesses d’autrui en soudoyant les élites du pays souvent émergeant où l’on souhaite extraire, sans se soucier de la nature et des Hommes qui y habitent, des minerais qui seront traités et utilisés à l’autre bout de la planète.

L’Homme ne doit plus avoir le visage d’un prédateur sanguinaire qui ne recherche que son profit mais un être soucieux de son frère dans un débat apaisé entre nations.

Oui, cette orientation idéale doit être le fil directeur des chefs d’Etat de bonne volonté, sans naïveté et en analysant parfaitement les situations rencontrées.

Cela ne sera pas facile, car cette diplomatie de la confiance n’existe pas. Il est temps pour les chefs d’Etat de la créer. La Vérité est la source de cette confiance et de l’émergence d’un nouveau monde où le progrès sera vraiment au rendez-vous.

A la sortie de cette crise mondiale, de nombreux pays seront exsangues. La Chine, qui était déjà la première puissance mondiale en économie, en détention de devises et presque militaire, devra se faire pardonner des manquements de ces dernières années et de ce qui s’est passé lors de la crise du Coronavirus. Nous ne savons pas pour l’instant si ce virus est naturel ou artificiel. Des soupçons planent de plus en plus sur ce laboratoire de Wuhan, co-construit par la France et selon le professeur Montanié sur la création de ce virus en mélangeant les acides nucléiques du coronavirus, du virus du sida et de la Malaria. Même si peut-être cela ne s’avère pas être la réalité, il sera nécessaire que la communauté internationale s’interroge sur le bien-fondé de telles recherches, de telles modifications génétiques qui peuvent avoir des conséquences dramatiques sur l’Homme et les générations futures.

Un comité d’éthique mondiale se doit d’être créé pour limiter les dérives que nous connaissons aujourd’hui.

A la sortie de la crise, il faudra rebâtir notre économie sur de nouvelles bases et un nouveau Bretton Woods sera nécessaire. Il faut arrêter certaines spéculations, définir des règles précises en termes d’endettement, réduire les échanges mondiaux aux nécessités des zones géographiques (arrêter le dumping social et environnemental), créer de véritables partenariats entre pays et continents, en arrêtant de penser unitaire mais global, développer de véritables démocraties, appliquer le principe de subsidiarité partout où cela est possible, privilégier le dialogue entre les échelons les plus bas pour que les décisions soient les plus réelles1 possibles.

Ce n’est qu’à cette condition que la refondation sera efficace et limitera l’émergence de nouvelles crises à l’avenir.

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